Tuesday, February 10, 2015

Une semaine bien chargée

Disons-le tout net, la semaine dernière a été chargée. Tout jeu de mot est bien entendu intentionnel. Car LE GRAND ÉVÉNEMENT de la semaine dernière était la première compétition de force athlétique de Justine. La semaine a pratiquement été consacrée à la préparation de ladite compétition, qui a occupé toute la journée du samedi. Dimanche est une autre histoire, mais on y viendra.

Un peu de sémantique

La dénomination française de la discipline (que bien évidemment personne n'utilise, mais qui a tout de même les  honneurs de Wikipédia) est moins concise, mais plus exacte que l'anglais powerlifting. En effet, et contrairement à l'haltérophilie olympique, la puissance (produit de la force par la vitesse) n'a rien à voir à l'affaire: les "soulevés de puissance" (powerlifts) peuvent en effet être aussi lents que l'on veut. Ou qu'il est nécessaire. Parce qu'il faut admettre qu'en matière de flexion de jambe, développé couché et soulevé de terre, on fait moins ce que l'on veut, que ce que l'on peut.

Un peu de technique

Ce que l'on peut doit toutefois être conforme à certaines règles. Chaque compétiteur a droit à trois tentatives pour chacun des mouvements. Trois juges observent chacune des tentatives, et l'un d'eux donne les commandes, que le compétiteur doit suivre. Si au moins deux juges considèrent le mouvement correct, le poids soulevé par le compétiteur est comptabilisé. Échouer aux trois tentatives du même mouvement encourt la suspension du classement du compétiteur.

Une règle commune au trois mouvements est qu'une fois la barre en mouvement ascendant, toute descente, même infime, invalide la tentative. Une autre règle commune est qu'une fois monté sur la plate-forme, le compétiteur dispose d'une minute pour exécuter le mouvement. Le chronomètre est toutefois arrêté lorsque l'effort commence (voir ci-dessous). Les règles particulières sont les suivantes, données dans l'ordre où les mouvements sont exécutés:
Squat!
  • Flexion de jambe: placer la barre sur ses épaules, reculer, regarde le juge de tête (face à soi) pour indiquer qu'on est prêt, attendre la commande verbale (en anglais, "Squat!", à moins qu'on ne demande expressément qu'elle soit donnée dans la langue du pays de la compétition, ce que personne ne demande jamais, en fait), exécuter la flexion jusqu'à ce que le joint de la hanche soit situé en dessous du joint du genoux, puis exécuter une extension, et attendre la commande verbale ("Rack!") pour marcher vers les support et y reposer la barre. Le compte à rebours est arrêté lorsque la flexion est à son point le plus bas. Exécuter une phase du mouvement avant la commande est (comme Justine l'a appris à ses dépend lors de sa troisième tentative) cause de nullité.

    Press!
  • Développé couché: saisir la barre et la soulever de son support (seul, ou avec assistance, au choix de la compétitrice), et attendre la commande verbale ("Start!") pour amorcer la descente. Immobiliser la barre sur la poitrine, et attendre la commande verbale ("Press!") pour amorcer la remontée. Les pieds doivent rester à plat sur le sol, et ni la tête, ni le postérieur ne doivent perdre contact avec le banc, sous peine de nullité. Enfin, attendre la commande verbale ("Rack!") pour reposer la barre sur son support.

    Down!
  • Soulevé de terre: Se placer relativement à la barre ou bien de manière "conventionnelle" (mains à l'extérieur des genoux) ou de manière "sumo" (main à l'intérieur des genoux). Mouvoir la barre est admissible, mais non recommandé, car elle doit être parfaitement immobile au début de l'effort, sous peine de nullité. Il n'y a pas de commande pour commencer l'effort. Une fois la barre "verrouillée" (genoux tendus, et épaules rétractées), attendre la commande ("Down!") pour redescendre la barre au sol. La descente doit être contrôlée (lâcher la barre est cause de nullité).

Un peu de cinéma

Plus de 60 compétitrices et compétiteurs participaient à l'événement, pourtant "tout juste" régional. Ils étaient répartis en quatre groupes, en fonction du poids déclaré pour leur première tentative à la flexion de jambe, sans distinction de genre, catégorie de poids, ou catégorie d'âge. Justine faisait partie du deuxième groupe, dans lequel ne figuraient que 3 compétitrices.

L'organisation était la suivante:
1er groupe: 1ères tentatives a la flexion de jambe>deuxièmes tentatives>3èmes tentatives
...
4ème groupe: (idem)
1er groupe: 1ères tentatives au développé couché>deuxièmes tentatives>3èmes tentatives
...
4ème groupe: (idem)
1er groupe: 1ères tentatives au soulevé de terre>deuxièmes tentatives>3èmes tentatives
...
4ème groupe: (idem)

Dans chaque groupe, les tentatives étaient ordonnées de la plus légère à la plus lourde. Les compétiteurs déclaraient le poids de le tentative n+1 immédiatement après leur tentative n.

La compétition a duré pas moins de 11 heures, entre la pesée des compétiteurs, et le dernier soulevé de terre. Tandis que j'encourageais Justine pendant ses échauffements, Arja bravait vaillamment l'ennui, qu'elle trompait en vaquant à toute sorte d'occupations. Mais lorsque Justine a effectué ses tentatives, Arja les a filmées avec diligence (à l'exception des deux derniers développés couchés, car le postérieur de l'assistant qui engageait la barre pour Justine occupait trop de champ). 

Voici le montage, réalisé par mes soins:

Les différentes tentatives, sans montage (et sans musique) peuvent aussi être visionnées une par une sur la page YouTube de Justine, The Swiss TankOn entend Arja encourager sa maman, et en particulier pousser un "yes" de victoire à la fin de la troisième flexion de jambe.


Après la bataille

Pour une première compétition, le bilan est plus qu'encourageant. Sur les trois flexions, à 120kg, 125kg, et 130kg, seules les deux premières ont compté, Justine n'ayant malheureusement pas attendu la commande verbale pour amorcer la descente. La profondeur était toutefois parfaite, laissant bien augurer de la prochaine compétition.

Après un premier développé couché aisé à 80kg, la seconde tentative a été invalidée par deux juges, qui ont considéré (à juste titre) que la barre était légèrement redescendue. Justine, ne voulant pas pousser sa chance, a maintenu à la troisième tentative le poids de la seconde, 82,5kg, au lieu des 85kg prévus. 

Quant aux trois soulevés de terre, à 132,5kg, 137,5kg et 142,5kg, ils ont tous trois été jugés conformes.

Les nombres ci-dessus ne parleront guère aux non-initiés. En revanche, le tableau ci-dessous, qui reproduit le classement pour la Suède des athlètes de la catégorie de Justine (âge et poids) parlera à tout le monde.
4ème sur TOUTE LA SUÈDE!
Et à part ça, dimanche, j'ai pris ma première leçon d'épée à deux mains.




Sunday, February 1, 2015

Lendemain de fête

Un anniversaire de hobbit

Hier soir, mes amis m'ont fait une surprise, pour mon anniversaire. Ils ont commencé à arriver alors que je faisais la vaisselle (c'est une constante). La cuisine était propre, ce qui est très important quand on reçoit des Suédois.

Mon cadeau d'anniversaire, c'était un Magnum de Château-Neuf du Pape Château Mont-Redon 2010. Forcément, j'avais eu 44 ans jeudi. 

Nous avons partagé la bouteille sur un ragoût de cerf. Il y avait aussi un gâteau, fait maison par une amie, au chocolat au lait et crème à la framboise. 

Nous l'avons partagé aussi.


Entre la bonne chère et le cadeau d'anniversaire partagé, c'était une vraie fête d'anniversaire de hobbit. 

Et tant mieux, parce que 44 ans, c'est jeune, pour un hobbit.




Une leçon ratée


La digestion a été un peu houleuse, mais je m'en suis sorti avec les honneurs. J'ai dû me lever un peu plus tard que prévu, quand même. La grande affaire du matin, c'était d'aider Arja à écrire le brouillon d'un email aux grands-parents. 


Et comme ça a pris un peu plus longtemps que prévu, nous avons confondu vitesse et précipitation quand il s'est agi de partir à Malmö ensemble. Nous avons oublié de prendre de quoi payer le billet. 

Et c'est comme ça que j'ai raté ma première leçon d'épée à deux mains.

Et si nous allions soulever de la fonte?

Lorsque nous sommes rentrés, pour tout dire un peu dépités, nous avons trouvé Justine qui se préparait à aller faire ses flexions de jambes du dimanche. 

Nous avons décidé de l'accompagner, et Arja a pris sa caméra. Comme ça, elle a pu me filmer en train de faire des grimaces ridicules. Finalement, entre me voir faire des moulinets avec une épée, et filmer lesdites grimaces, elle n'a sans doute pas perdu au change.


Et à part ça, Justine a fléchi les jambes avec 120 kilos sur le dos. 

Mais Arja ne l'a pas filmée. 

Et comme on dit, s'il n'y a pas de vidéo, ça ne compte pas…